Guerre monétaire.
Il y a dix ans de cela, personne ou presque ne savait ce que cela voulait dire.
Désormais, c’est l’inverse. Pas une semaine ne passe sans qu’un torchon populaire ne l’utilise dans ses gros titres.
Comme le Washington Post…
Ou Bloomberg…
Ou bien encore Barron’s…
Il n’est donc pas surprenant que sur les cinq livres publiés par Jim Rickards, le plus ancien, Currency Wars, paru en 2011, soit le plus vendu. [NDLR : Retrouvez Jim Rickards dans La Chronique Agora pour des articles inédits.]
À l’époque, le concept de guerre monétaire était encore une notion très abstraite.
Désormais, il s’agit d’une réalité quotidienne.
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Mais de quoi s’agit-il ?
On parle de guerre monétaire ou de « dévaluation compétitive » de la monnaie. (Mais ce dernier sonne moins bien, n’est-ce pas ?)
Pour faire simple, on parle de guerre monétaire lorsqu’un pays cherche à prendre le pas sur d’autres pays en dévaluant délibérément sa monnaie. Comme les taux de change baissent, les exportations du pays en question deviennent plus compétitives et les importations plus chères.
À court terme, cela peut profiter à l’industrie locale et doper l’emploi, mais cette stratégie présente des inconvénients évidents : les citoyens perdent du pouvoir d’achat et le chômage se propage aux partenaires commerciaux, ce qui cause des frictions.
Comme l’expliquait Jim Rickards en 2011 :
« Imprimer des dollars aux États-Unis engendre une accélération de l’inflation en Chine, une hausse des prix des denrées alimentaires en Égypte et une bulle spéculative sur les Bourses du Brésil. Faire tourner la planche à billets revient à dévaluer la monnaie afin de rembourser les créanciers étrangers avec un dollar valant moins cher. La dévaluation crée du chômage dans les pays en voie de développement car leurs exportations deviennent plus coûteuses pour les Américains. L’inflation qui en résulte se traduit par une hausse des prix des intrants (cuivre, maïs, pétrole, blé) dont ont besoin les économies en voie de développement. Les pays étrangers ont commencé à combattre l’inflation causée par les États-Unis avec la mise en place de subventions, de droits de douane et de contrôles des capitaux. La guerre des monnaies se propage rapidement. »
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De la passe d’armes à la guerre
C’est ainsi qu’un conflit monétaire se transforme en guerre monétaire.
Lorsqu’un pays dévalue sa monnaie, cela incite les autres pays à en faire de même, ce qui engendre une contraction du commerce international, qui pénalisera tout le monde à terme.
La dernière grande guerre monétaire a eu lieu dans les années 1930, lors de la Grande Dépression. Les pays ont commencé à abandonner l’étalon-or et, désireux de stimuler leurs économies, ils ont commencé à dévaluer leurs monnaies. Les partenaires commerciaux ont répliqué en faisant la même chose.
La guerre monétaire que livrent les États-Unis actuellement a commencé en 2010.
Les différents gouvernements qui se sont succédé ont utilisé tous les outils dont ils disposaient dans leur arsenal : intervention de l’État, contrôles de capitaux, assouplissement quantitatif, et bien d’autres.
Mais ces outils sont de moins en moins efficaces.
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Le grand changement
Les gouvernements du monde entier se tournent désormais vers un autre type d’outil : les monnaies numériques.
L’attrait des monnaies numériques est évident. Les monnaies numériques centralisées offrent un contrôle TOTAL sur tous les aspects du système financier.
Mais la situation est encore plus complexe que cela puisque les monnaies numériques de banques centrales doivent faire face à la concurrence de monnaies numériques privées et décentralisées aux quatre coins du monde.
Mais il va de soi que la monnaie de réserve mondiale, le dollar, vendra chèrement sa peau.
D’après Jim Rickards, le gouvernement de Joe Biden prépare quelque chose.
Récemment, Joe Biden a demandé à ce que le dollar soit remplacé par un nouveau type de monnaie. Le problème, explique Jim, est que cette « nouvelle monnaie » s’apparente franchement à un système de surveillance à l’échelle mondiale.
La guerre des monnaies numériques a commencé.
Êtes-vous prêt ?