Cet article est le cinquième d’une mini-série traitant des lois de l’argent. Retrouvez ci-dessous les articles précédents :
- Les lois de l’argent #1 – La connaissance est de l’argent
- Les lois de l’argent #2 – Apprendre à utiliser les bonnes et les mauvaises dettes
- Les lois de l’argent #3 – Adopter le bon flux de trésorerie
- Les lois de l’argent #4 – Être mieux préparé aux mauvais moments
Le Dr. Buckminster Fuller a dit un jour que lorsque le changement devenait invisible, la vitesse de ce changement augmentait de façon exponentielle. C’est ce qu’il a appelé l’accélération du progrès.
Dans ses conférences, le Dr. Fuller évoquait le rythme de la technologie et la façon dont nous « entrions dans le monde de l’invisible ». Selon lui, la technologie progressait si rapidement que de nombreuses personnes ne s’en rendaient même pas compte et qu’elles en seraient même prises au dépourvu.
Il craignait que des millions de personnes ne s’aperçoivent pas assez rapidement des changements que la technologie apportait dans le monde, et que ces personnes soient, par conséquent, remplacées par des technologies et des inventions dépassant largement leur imagination. Il a déclaré : « Il n’est pas possible de s’écarter du chemin si l’on ne voit pas les choses qui se dirigent vers nous. »
Aujourd’hui, il est essentiel d’être capable de suivre le rythme de l’évolution technologique. Cela commence par le fait de comprendre que nous vivons à une époque où l’information est une monnaie puissante et où la connaissance est une monnaie. C’est la base nécessaire pour être en mesure de suivre le changement assez vite.
Bienvenue à l’ère de l’information
Comme je l’ai écrit précédemment, nous sommes aujourd’hui à l’ère de l’information. Dans cette ère, les plus rapides l’emportent. Pour survivre, vous devez être capable de réfléchir et de vous adapter à la vitesse de l’information.
À l’ère de l’information, avec Internet, n’importe qui peut s’enrichir car tout le monde a accès aux mêmes informations. Cela se joue uniquement sur la capacité d’une personne à être la plus créative et à agir le plus rapidement sur la base des informations dont elle dispose.
À l’ère de l’information, les entreprises de l’ère industrielle (et celles qui fonctionnent comme elles) sont fichues, tandis que les entrepreneurs agiles (et ceux qui peuvent penser comme eux) sont les gagnants.
Pour illustrer mon propos, prenons l’exemple de la société Kodak, pionnière dans le domaine de la photographie personnelle.
La chute de Kodak
En 2012, Kodak a déposé le bilan. Pendant des années, l’entreprise a régné sur le monde de la photographie, mais à ce moment précis, elle s’effondrait. Pourquoi ? Face à l’essor de la photographie numérique, Kodak n’a pas su répondre à cette menace. Ils pensaient qu’ils étaient trop solides pour faire faillite.
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Malheureusement, ce n’était pas le cas. Le pire, en réalité, c’est que Kodak avait inventé la photographie numérique des années plus tôt et aurait pu facilement être le premier à la commercialiser. Au lieu de cela, ils n’ont rien fait parce qu’ils avaient peur de recycler leur activité principale, la photographie physique.
Aujourd’hui, ils ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient et les seuls à recycler leur activité principale sont d’autres entreprises qui ont su percevoir le potentiel de la photographie numérique.
La définition de la folie
En 2012, le Wall Street Journal rapportait que Kodak « demandait l’autorisation de payer à environ 300 cadres et autres employés un total de 13,5 millions de dollars en primes pour les persuader de rester dans l’entreprise pendant qu’elle se réorganisait sous la protection du droit de la faillite« .
Pourquoi la société Kodak a-t-elle voulu récompenser les cadres qui ont mené l’entreprise à la faillite ? Comme l’expliquait le New York Post , « les employés ciblés ont des connaissances et des compétences essentielles pour aider l’entreprise à sortir du chapitre 11 (loi de la faillite) et seraient difficiles à remplacer s’ils partaient à la recherche d’autres offres« .
Comme le dit l’adage, la folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. Il n’y a que dans le mode de pensée du vieux monde de l’ère industrielle qu’une entreprise chercherait à récompenser les employés qui l’ont mise à terre pour tenter de les retenir afin de résoudre les problèmes qu’ils ont créés.
Une telle façon de penser trahissait un manque de compréhension des changements survenus dans le monde et des changements à laquelle la société Kodak devait également se résoudre, si elle voulait réussir. Dans un monde qui exigeait de la rapidité, Kodak a choisi de s’en tenir à des méthodes plus anciennes, plus lentes et plus confortables.
Comprendre le « quoi », mais pas le « pourquoi »
Si Kodak, autrefois leader dans le domaine de la photographie, a dû déposer le bilan, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu des talents, mais plutôt parce que les talents qu’ils souhaitaient conserver les ont laissé tomber.
Kodak a perdu son avantage et n’a pas su innover. En conséquence, la société a d’abord perdu des parts de marché au profit de la concurrence japonaise, puis elle s’est retrouvée dans l’incapacité de suivre le rythme du passage de la technologie du film à celle du numérique.
Si Kodak a compris le besoin en technologies numériques (le « quoi »), l’entreprise n’a pas compris comment les gens les utiliseraient (le « pourquoi »). Elle a préféré s’appuyer sur les technologies numériques qui poussaient les gens à imprimer des photos, un mode de pensée inhérent à l’ère industrielle.
La société Kodak était tellement concentrée sur ce qu’elle produisait, c’est-à-dire des photos, qu’elle ne s’est pas rappelée pourquoi elle les faisait, à savoir, pour les partager. Plutôt que de se concentrer sur les technologies qui rendaient le partage plus facile, ils ont choisi de se concentrer sur les technologies qui facilitaient la création de photos tout en conservant les obstacles au partage.
Construire pour le « pourquoi »
Comparons maintenant cela avec une autre société de photographie qui est bien différente de Kodak : Instagram.
La philosophie d’Instagram est très simple : permettre aux gens de prendre des photos avec leurs téléphones, de les retoucher un peu et de les partager en ligne. L’application est gratuite, a été mise à jour d’innombrables fois au cours des dernières années afin de répondre aux demandes de ses utilisateurs, et en compte aujourd’hui des millions.
Instagram a été conçu pour répondre au « pourquoi » des gens, et pas seulement à leur « quoi ». C’est pour cette raison que l’application a connu un énorme succès.
Il y a quelques années, Facebook a racheté Instagram pour 1 milliard de dollars. L’entreprise comptait treize employés.
Lorsqu’elle a fait faillite, Kodak avait 7 600 employés et environ 16 000 retraités éligibles à l’assurance maladie.
Tout cela montre bien que la taille n’a pas d’importance, c’est la rapidité qui importe.
Penser comme un entrepreneur
Cela ne veut pas dire que les petites entreprises sont meilleures que les grandes. Au contraire, les grandes entreprises doivent continuer à penser comme les petites, surtout à notre époque où l’information est en constante évolution.
L’innovation est la clé. Seuls ceux qui ont la capacité d’évoluer avec le marché et d’innover rapidement pourront survivre. Et le plus souvent, ce sont les entrepreneurs qui sont en tête dans cette catégorie. Les meilleures entreprises sont celles qui continuent à penser comme des entrepreneurs, et les personnes les plus riches sont des entrepreneurs.
Penser comme un entrepreneur nécessite une solide éducation financière.
J’espère que vous déciderez d’investir dans votre éducation financière aujourd’hui et que vous commencerez à agir comme un entrepreneur. Si vous faites cela, le monde sera vôtre.