J’ai lancé mon podcast il y a plus de six ans, le 2 janvier 2014. J’ai enregistré plus de 540 épisodes.
Initialement, je refusais de le monétiser.
Ou plutôt : j’avais PEUR de le monétiser. J’étais donc un idiot. Je croyais que cela ferait de moi un « vendu ». Je craignais de perdre le respect des personnes que j’admirais.
J’avais créé ce podcast pour interviewer des personnes que je respectais énormément, afin d’apprendre en toute sincérité ce qui les avait menées au succès.
J’avais échoué si souvent que je voulais que tous ces gens m’expliquent comment me relever. Je voulais savoir quoi faire la prochaine fois que je me planterais – ce qui était inévitable, j’en étais persuadé.
Et puis, qui sait, certains de mes invités auraient pu devenir des amis… Je crois que c’est ce que je voulais par-dessus tout. Qu’ils deviennent mes amis !
Mike Love (Beach Boys), T.J. Miller, William Shatner et Michio Kaku, John McGinley, Wyclef, Henry Winkler, Tyra Banks, Kareem Abdul-Jabbar, Tiffany Haddish et le Dr Oz.
Lorsque le premier épisode du podcast est sorti, il s’est directement hissé en tête du classement sur iTunes. Il y est resté une semaine. Il a rapidement réuni beaucoup d’auditeurs et d’abonnés qui lui sont encore fidèles aujourd’hui.
Dans l’épisode 159, j’ai reçu un homme que j’avais envie d’inviter depuis longtemps : Derek Sivers. Il venait de vendre son entreprise, CD Baby, et d’écrire un excellent livre sur l’entrepreneuriat. Il avait sur le sujet une vision que l’on pourrait presque qualifier de « zen » : tout ce qu’il voulait, c’était se montrer correct envers ses clients et ne pas s’inquiéter à propos de l’argent.
C’est cette philosophie qui l’a aidé à bâtir la majorité de sa fortune et, finalement, à vendre son entreprise pour 20 millions de dollars.
Dans cet épisode, il m’a confié : « Je ne participe jamais à aucun podcast. Si j’ai accepté de venir aujourd’hui, c’est parce que le vôtre ne diffuse JAMAIS de publicité. »
Je n’ai pas eu le cœur de lui avouer que cet épisode, le 159e, celui dans lequel il était invité, était le premier à inclure des publicités.
J’avais encore honte de l’avoir fait. D’avoir inséré des publicités. D’avoir trahi mes principes. Quelqu’un m’a dit un jour : « Tu ne vends pas ton âme au diable si tu vends ton produit. »
Cela m’a donné matière à réflexion.
En fait, le jour où j’ai inséré une publicité, je me suis rendu compte que mon podcast était entré dans la cour des grands.
The James Altucher Show avait acquis suffisamment d’importance et de légitimité pour que des marques majeures comme Microsoft ou American Express (qui ont été parmi les premiers annonceurs avec lesquels j’ai travaillé, soit dit en passant) veuillent y diffuser leurs publicités.
Cela voulait dire qu’elles aimaient mes invités, mon émission et mes auditeurs. Et que ces derniers avaient de la valeur pour les annonceurs.
Après avoir réfléchi à tout ceci, j’ai accepté de monétiser mon podcast.
Il existe de nombreuses manières de le faire.
Le plus important, c’est d’adopter une vision globale.
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A) LES PUBLICITÉS PREMIUM
Dans un podcast, les publicités sont généralement diffusées en début, en milieu et en fin d’épisode.
Chaque coupure peut comporter un ou deux spots publicitaires. Il est donc possible d’insérer jusqu’à six publicités par épisode (peut-être même plus si vous tentez de repousser le seuil de tolérance des auditeurs).
Personnellement, je préfère placer une annonce en introduction et une autre en milieu d’épisode, mais cela ne me gêne pas d’en insérer deux ou d’en inclure à la fin de l’émission.
Mais combien un spot publicitaire peut-il vous rapporter ? Et quelle est la stratégie la plus rentable ?
Les annonces diffusées dans les podcasts, comme toutes les autres publicités web, fonctionnent sur la base d’un coût par millier d’impressions/de téléchargements (CPM).
Pour les podcasts, le CPM est généralement compris entre 5 $ et 70 $, en fonction de la qualité du podcast, de l’annonceur, etc.
Imaginons que l’annonceur paie un CPM de 30 $ pour diffuser des publicités au milieu de votre podcast (ce qui correspond plus ou moins à la moyenne, je pense). En revanche, il paie légèrement moins pour les spots placés en début et en fin d’épisode.
Le CPM varie car les auditeurs passent parfois les annonces diffusées en introduction. Ils écoutent généralement l’intégralité des publicités insérées en milieu d’épisode, qui sont les plus longues. Par conséquent, il leur arrive aussi de passer les annonces placées à la fin.
Partons du principe que votre émission ait été téléchargée 10 000 fois (ce qui, à mon avis, place votre podcast tout en haut du panier). Si Microsoft paie un CPM de 30 $, vous recevrez donc 300 $ pour une publicité diffusée en milieu d’épisode.
Imaginons maintenant que vous réussissez à vendre l’ensemble de votre espace publicitaire : deux spots en introduction, deux spots au milieu et un à la fin, par exemple. Si le CPM est de 30 $ pour les annonces diffusées en milieu d’épisode et de 20 $ pour celles insérées au début et à la fin, un épisode totalisant 10 000 téléchargements vous rapportera 1 200 $ (400 $ pour les deux publicités du début, 600 $ pour les deux publicités du milieu et 200 $ pour la publicité finale).
Mais où trouver des annonceurs ?
Il existe plusieurs régies publicitaires qui permettent d’obtenir des publicités ou des réseaux de podcasts comme PodcastOne, Cadence13, Art19 et bien d’autres.
Ces intermédiaires prennent en général une commission de 20%. Pour reprendre l’exemple précédent, il faudrait appliquer le calcul suivant : 1 200 $ – 20% (soit 240 $). Vous toucheriez au final 960 $ par épisode – mais SEULEMENT si vous vous vendez l’ensemble de votre espace publicitaire.
On parle de publicités « premium » parce qu’elles sont insérées dans les épisodes dès leur sortie et restent actives pendant 60 jours ou jusqu’à ce que le nombre de téléchargements payé par l’annonceur soit atteint. Si l’annonceur ne paie que pour 5 000 téléchargements, vous ne toucherez que la moitié de la somme indiquée précédemment, et ce, même si votre émission atteint 10 000 téléchargements.
En revanche, si l’annonceur paie pour 20 000 téléchargements, vous recevrez le double du montant indiqué précédemment.
B) LES PUBLICITÉS SUR LES ANCIENS ÉPISODES
Environ 40% de mes téléchargements mensuels concernent d’anciens épisodes, sortis il y a plus de 60 jours.
Je suis très fier de proposer un podcast « intemporel ». Son contenu ne perd pas sa valeur au fil du temps. Si vous écoutiez aujourd’hui l’un des épisodes de 2014 (ceux avec Mark Cuban ou Peter Thiel, par exemple), vous apprendriez autant de choses qu’une personne qui l’aurait écouté peu après sa sortie.
Cela étant dit, ces épisodes restent considérés comme « anciens » par les annonceurs. Le CPM est donc moins élevé.
C) LES SPONSORS
Un sponsor est plus ou moins semblable à un annonceur, mais je préfère les distinguer dans cet article.
Lorsque je contacte un sponsor, je ne lui parle pas de CPM. Je lui propose plutôt un tarif forfaitaire, qui est environ 20% plus élevé que le prix payé par un annonceur. La différence, c’est que le sponsor bénéficie de tout l’espace publicitaire d’un épisode.
En outre, le sponsor est mentionné dans toutes les vidéos, dans tous les extraits (audio et vidéo) et éventuellement dans l’article que j’écris sur l’épisode concerné.
L’avantage avec les annonceurs, c’est que ce sont les régies publicitaires qui les trouvent pour vous.
Mais les sponsors paient plus cher et il est plus facile d’établir une relation avec eux à long terme.
D) L’AFFILIATION
Imaginons que vous êtes une société qui vend un ordinateur et que vous souhaitez le promouvoir dans mon podcast.
Si votre produit me plaît et que j’accepte d’en faire la publicité (je passe en revue toutes les annonces diffusées dans mon podcast), je ne recevrai AUCUNE rémunération d’avance ; en revanche, je toucherai un pourcentage chaque fois qu’un de mes auditeurs achète votre ordinateur.
Ce sont souvent les publicités les plus lucratives, mais vous devez être suffisamment convaincu par le produit pour accepter de le promouvoir sans rémunération et connaître assez bien vos abonnés pour savoir si c’est quelque chose qu’ils sont susceptibles d’acheter.
Je ne vois pas souvent ce genre de publicités. À vrai dire, je n’ai jamais vraiment eu recours à ce type de partenariats moi-même (sauf pour mes propres produits), mais je n’ai rien contre si je suis séduit par le produit.
Comment trouver des partenaires d’affiliation ? Pour être honnête, je n’en suis pas totalement sûr, mais des sites tels que ClickBank (en anglais) sont un bon point de départ. Il existe également des plateformes similaires en français.
Vous pouvez aussi passer en revue les formations proposées par vos sites d’e-learning favoris. Regardez si des programmes d’affiliation sont proposés pour les cours que vous aimeriez recommander.
Patreon, produits dérivés, livres… Découvrez bien d’autres façons de monétiser un podcast (ou tout contenu que vous produisez sur Internet !) dans mon tout dernier numéro des Dossiers d’Altucher. Cliquez ici pour nous rejoindre sans plus attendre…