Une idée relativement triste fait le tour du monde aujourd’hui. Elle se résume en quelques mots : le monde des affaires est impitoyable.
Le milieu universitaire, les médias grand public, les réseaux sociaux et Hollywood véhiculent régulièrement l’idée selon laquelle la création d’entreprises est une activité peu recommandable car tout repose sur la cupidité, l’égoïsme et l’exploitation.
Faut-il être méchant pour réussir ?
Nous entendons cela tous les jours…
« Ces requins vont vous dévorer tout cru… Vous devez être le meilleur ou la meilleure… C’est chacun pour soi… Les plus honnêtes finissent derniers. »
Des remarques comme celles-ci amènent certaines personnes à croire que la réussite commerciale est une question de concurrence impitoyable et sournoise.
Non seulement entre les sociétés, mais également en leur sein.
Malheureusement, dans certaines entreprises, cette situation est vraie. Mais, les sociétés les plus prospères ne sont pas concernées.
Les grandes entreprises connaissent et appliquent la « théorie des parties prenantes » selon laquelle pour maximiser les profits, vous devez veiller aux intérêts de tous ceux qui collaborent avec l’entreprise.
Cela comprend les investisseurs, les gestionnaires, les employés, les fournisseurs, les clients et les communautés.
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Un exemple d’entreprise exceptionnelle : Whole Foods
Par exemple, mon ami John Mackey est le fondateur et P.D-G de Whole Foods.
Il a ouvert un petit magasin à Austin, au Texas, et l’a transformé en une chaîne de plus de 500 magasins – ce que Fortune Magazine considère constamment comme l’une des « entreprises les plus admirées au monde ».
Bien que la société ait été rachetée par Amazon en 2017, John est toujours resté aux commandes de son entreprise. Cela demeurera ainsi jusqu’à son départ à la retraite le 1er septembre 2022, lui qui, en plus d’avoir créé une société appartenant au Fortune 500 (500 premières entreprises les plus fortunées) à partir de rien, s’est donné pour mission de modifier l’image du système de la libre entreprise pour révéler sa nature héroïque.
Il retrace son parcours dans deux excellents livres, Conscious Capitalism : Liberating the Heroic Spirit of Business et Conscious Leadership : Elevating Humanity Through Business.
John rappelle aux lecteurs l’importance des entreprises, ces dernières créant de la valeur et répondant à la plupart de nos désirs et besoins.
Créer une entreprise est une activité éthique car elle repose sur un échange volontaire, une activité également noble parce qu’elle améliore notre existence et enfin une activité héroïque, synonyme de prospérité, permettant aux individus de sortir de la pauvreté.
Rendez-vous dans n’importe quel point de vente Whole Foods et vous trouverez quelque chose que vous voyez rarement en dehors d’un magasin Apple : une fidélité client exceptionnelle.
Whole Foods recherche, de manière obsessionnelle, les meilleurs produits naturels et biologiques disponibles et respecte les normes de qualité les plus strictes du secteur.
Et les clients le savent.
De plus, les employés là-bas me disent régulièrement qu’ils adorent leur travail et qu’ils n’ont jamais été aussi bien.
La société Whole Foods ne repose pas que sur le simple principe de vendre des produits d’épicerie et de gagner de l’argent.
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Elle a un objectif : aller au-delà des bénéfices nets
Whole Planet Foundation réduit la pauvreté mondiale des personnes vivant dans des communautés aux États-Unis et dans le monde.
Whole Kids Foundation soutient les écoles et incite les familles à améliorer la nutrition et le bien-être des enfants.
Whole Cities Foundation rend l’accès à des aliments sains et à l’éducation nutritionnelle plus facile en s’associant à des organisations communautaires pour créer des systèmes alimentaires locaux prospères.
Enfin, Sourced for Good promeut des conditions de travail éthiques et un environnement naturel de meilleure qualité.
Whole Foods est extraordinaire à bien des égards.
Comment créer une entreprise comme celle-ci – ou en trouver une comme celle-ci dans laquelle investir ?
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L’humain avant les bénéfices
John insiste sur le fait que la clé est de donner la priorité aux objectifs de l’entreprise.
Les entreprises prospères sont motivées non seulement par le désir de profit – dont chaque entreprise a besoin pour survivre et se développer – mais aussi par la façon dont elles peuvent apporter une contribution positive au monde.
Les leaders conscients agissent avec intégrité, se conformant eux-mêmes et leur société aux normes les plus strictes pour gagner la confiance de ceux qu’ils dirigent et de ceux qu’ils servent.
Cela signifie s’engager en faveur de l’apprentissage et de la croissance, à la fois professionnellement et personnellement.
Cela signifie éprouver une sincère reconnaissance envers les personnes qui rendent la réussite possible.
(Pas seulement avec une rémunération et des avantages, mais avec plein de petites attentions au quotidien.)
Cela signifie trouver des solutions favorables aux intérêts divergents pour les diverses parties, dans la mesure du possible.
Mais la principale tâche, et la plus importante, de chaque leader conscient est de rallier les individus autour d’un objectif commun.
Pour les entreprises qui appliquent ce principe, cela se traduit par des collaborateurs satisfaits, des fournisseurs fiables, des clients fidèles, une meilleure réputation, moins de tracas réglementaires et juridiques, une plus grande part de marché et, surtout, des bénéfices plus importants.
Pourtant, ces dernières années, certaines sociétés ont adopté la théorie des parties prenantes et l’ont pervertie, la transformant en quelque chose de complètement différent – souvent appelé « capitalisme éveillé ».
Que se passe-t-il en ce moment ? Pourquoi certaines entreprises adoptent-elles ce mouvement ? Et qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs ?
Nous aborderons ces différents sujets dans un prochain article.