Je ne crois pas réellement dans l’avenir. Certes, il existera – nous le savons. Mais rien de plus.
CXO Advisory Group a analysé les prévisions de centaines d’experts. Alors, les pontes qui passent à la télé – vous savez, ceux qui soutiennent qu’Ebola signifie la fin du monde ou ceux qui ont affirmé que les problèmes d’Enron étaient simplement comptables – ont-ils tort ou raison ?
Il s’avère que les prédictions des experts ne sont justes que 47% du temps. Je pense que c’est encore trop. Moi, je dirais que les experts ont raison à peu près 12% du temps.
En réalité, je sors ce chiffre de mon chapeau. CXO Advisory Group a mené une étude statistique, alors allez savoir.
Je n’aime pas faire des prédictions. Cela me reste sur l’estomac. Toutes ces réflexions sur le futur me bloquent le transit intestinal.
Mais il existe un super moyen d’évaluer si une prédiction est vraie ou pas. Il implique une simple phrase que nous connaissons tous : « Cette fois-ci les choses seront différentes ».
Nous savons que cette phrase est fausse. Nous savons que les choses restent les mêmes.
Un exemple ? Ma fille de 15 ans ne correspond pas par mail. Elle n’utilise pas vraiment d’ordinateur, sauf pour ses devoirs. En revanche, elle utilise beaucoup son téléphone. Elle envoie des textos à tout va.
Les mails ont été populaires pendant près de vingt ans. Mais le téléphone, lui, est populaire depuis plus de 100 ans.
Non pas que ce qui est nouveau est mauvais. Nous n’utilisons pas le téléphone de 1900. Nous utilisons un téléphone qui est un ordinateur plus puissant que les meilleurs superordinateurs d’il y a 20 ans – et en plus il tient dans la poche.
On constate deux choses :
- ce qui était populaire par le passé sera populaire pendant au moins aussi longtemps dans le futur (il faut s’attendre à ce qu’au moins pendant encore 100 ans des jeunes filles envoient des conseils par textos à leurs amies) ;
- et ce qui était populaire par le passé s’améliorera.
J’ai deux expériences en tant qu’expert sur le futur.
1.) En 2007, j’ai déclaré sur CNBC qu’un jour Facebook vaudrait 100 milliards de dollars. À l’époque, l’entreprise valait environ 1 milliard. Tout le monde sur le plateau a rigolé. Moi, j’ai ensuite investi dans chaque fournisseur de services Facebook que je pouvais trouver.
Et cinq années plus tard, pratiquement jour pour jour…
2.) Dans mon livre Choose Yourself !, écrit principalement en 2012 mais sorti en 2013, j’ai déclaré attendre avec impatience les « toilettes intelligentes » qui diagnostiqueront toutes nos maladies grâce à nos matières fécales et à notre urine – un labo miniature dans notre salle de bain.
Or le MIT a récemment déclaré travailler sur de telles toilettes.
Le coût : 2 000 dollars – mais les chercheurs prévoyaient d’abaisser le prix à 100 dollars. Ils peuvent compter sur moi.
Il existe 10 tendances des 100 dernières années qui, selon moi, seront les tendances importantes des 100 prochaines années. Les connaître peut vous aider à gagner de l’argent.
Tendance 1 : la déflation
La plupart des gens ont une peur bleue de l’inflation.
Si la plupart des gens ont peur de quelque chose (comme du virus Ebola), cela signifie probablement que cette peur est fabriquée par les médias ou le marketing et qu’elle ne se réalisera jamais.
La réalité est celle-ci : nous vivons dans un monde déflationniste.
Pour Warren Buffett, la déflation est beaucoup plus effrayante que l’inflation. Elle lui fait peur parce qu’il vend des choses. Pour nous autres, la déflation est un bien, parce que nous achetons des choses. Toutefois, pour être juste, il y a du pour et du contre.
Lorsque les prix baissent, les gens attendent avant d’acheter parce qu’ils se disent que les prix pourraient encore baisser. C’est pour cela que les moments les plus effrayants de notre histoire économique ont eu lieu dans les années 1930 et en 2009, lorsqu’il y a eu déflation.
Comment le gouvernement a-t-il résolu le problème ? Par l’impression monétaire et la guerre. Voilà en quoi c’était effrayant.
Pour résoudre le problème, on a donné à des enfants de 18 ans des fusils, on les a envoyés dans un autre pays et on leur a dit de tirer sur d’autres enfants de 18 ans.
On a à notre disposition toutes sortes de statistiques sur la dette publique et la perte de 97% de la valeur du dollar depuis 1913, etc.
Tout ça ne m’intéresse pas. Je veux gagner de l’argent, quoi qu’il arrive.
Voici ce que je constate : mes ordinateurs sont moins chers. Les prix de l’immobilier n’ont pas augmenté depuis 10 ans.
Les gens commencent finalement à se rendre compte que payer des études supérieures ne vaut pas autant la peine que ça l’était auparavant (trop de dette étudiante et pas assez d’emplois).
L’électricité est moins chère. Les livres sont moins chers. Et je n’ai plus à aller au cinéma pour voir un film. Pratiquement toute ma musique est gratuite si je l’écoute sur YouTube.
Ne vous méprenez pas : l’inflation existe parce que le gouvernement et les sociétés qui le dirigent empêchent la déflation. Mais l’ordre naturel des choses est la déflation.
Tôt ou tard, tout cela va mal se terminer et tout le monde en pâtira. Peut-être suite à une bulle inflationniste. À ce moment-là, la déflation sera douloureuse et vous devez vous y préparer.
Dans un monde de déflation, les idées ont plus de valeur que les produits. Si vous avez des idées qui peuvent aider les gens à améliorer leur entreprise, alors vous gagnerez beaucoup d’argent.
Par exemple, une de mes connaissances était si pauvre qu’il dormait sur le canapé de sa sœur jusqu’à ce qu’il se mette à montrer aux gens comment organiser des webinaires pour améliorer leur activité. Aujourd’hui, ses gains se comptent à sept chiffres par an.
Ce savoir-faire sur les webinaires ne fonctionnera pas toujours. Mais alors il trouvera d’autres idées pour aider les gens.
Les idées sont la monnaie du XXIe siècle et leur valeur augmente, elle ne diminue pas.
Tendance 2 : la chimie
Les cinquante dernières années ont été celles des technologies de l’information. Elles ont commencé par l’invention de l’ordinateur, l’utilisation généralisée d’ordinateurs personnels et puis la domination de l’Internet et des téléphones mobiles.
Bon, ça c’est fait.
Le point n’est pas de savoir si l’innovation cessera dans ce domaine. Elle ne s’arrêtera pas. Chaque année, les ordinateurs augmentent leurs performances, de plus en plus d’applications sont utiles, etc. Mais les plus grandes innovations sont pour l’instant achevées (l’ordinateur à ADN arrivera mais pas avant que n’arrive ce que je vais vous annoncer plus bas).
Un exemple ? Les prochaines versions de mon ordinateur portable et de mon téléphone sont déjà sorties. Mais, pour la première fois, je n’en ai pas réellement besoin. Et pourtant, je suis accro à toujours obtenir la dernière version, le dernier modèle.
Mais cette fois-ci, les montées en version n’étaient pas assez importantes.
Je ne pense même pas comprendre les différences entre la nouvelle génération de téléphones portables et celle de l’année dernière (des changements minimes dans les batteries et le nombre de pixels, mais vraiment minimes).
Voici ce qui va vraiment changer : la chimie. Le nombre d’étudiants diplômés en chimie n’a jamais été aussi bas par rapport au nombre de diplômés en informatique ou en technologies de l’information.
Et pourtant, nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin de progrès en chimie plutôt que dans les technologies de l’information.
Par exemple, Elon Musk crée une usine d’un milliard de dollars pour fabriquer des batteries. Mais ne serait-il pas plutôt préférable de trouver une manière plus efficiente d’utiliser le lithium afin que les batteries puissent durer plus longtemps ?
L’ordinateur à ADN créera une grande avancée dans la technique informatique mais il est presque à 100% dépendant des progrès en biochimie.
Beaucoup de gens qualifient les États-Unis « d’Arabie Saoudite du gaz naturel ». Mais quel bien cela nous fait, à nous autres Américains, si nous ne pouvons pas transformer le gaz en liquide pour remplir le réservoir de notre voiture ?
En ce moment même, tous les pays utilisent la technologie Fischer-Tropsch – un procédé chimique vieux de 90 ans – pour transformer le gaz en liquide. Ce procédé coûte cher. Ne serait-ce pas mieux si quelqu’un pouvait mettre au point un changement révolutionnaire ?
Je peux dresser la liste d’une cinquantaine de problèmes que la chimie peut résoudre, ce qui rendrait le monde meilleur. Mais la chimie, ce n’est pas glamour, et beaucoup de gens ont cessé de l’étudier. Il n’en sera pas toujours ainsi.
Non pas parce que c’est une tendance futuriste, mais parce que, pendant 3 000 ans, les changements sociétaux étaient principalement dus aux progrès de la chimie (par exemple la récolte du blé) plutôt qu’aux progrès en informatique. Je prends simplement une ancienne tendance et je dis : « Hé, ne l’oubliez pas. Nous en avons encore besoin ».
Un exemple simple : DuPont et Dow Chemical, deux des plus grandes entreprises chimiques, ont enregistré respectivement une croissance de leurs bénéfices sur douze mois de 50% et 38%, comparé à Apple (12%). Mais tout le monde s’en fiche.
Tendance 3 : une société sans employés
Il y a 200 ans, il n’y avait pas vraiment d’employés. Puis il y eut la montée du corporatisme, que beaucoup confondirent avec le capitalisme.
Je fais partie du conseil d’administration d’une agence pour l’emploi dont le revenu est passé de 200 millions de dollars à 1 milliard de dollars rien que ces dernières années. Pourquoi a-t-il augmenté si vite alors que grosso modo l’économie stagne ?
Deux raisons à cela.
- Le principe de Pareto, selon lequel 80% du travail est effectué par 20% des gens. Par conséquent, beaucoup de gens sont limogés en ce moment, depuis que 2009 a donné carte blanche à tout le monde.
- Les réglementations, qui sont trop difficiles à suivre. Cela devient assez difficile de comprendre ce qu’il faut faire pour employer quelqu’un. Un bon exemple est la Sécurité sociale mais on pourrait en citer un millier d’autres.
Pour le meilleur ou pour le pire, nous sommes donc en présence d’une vague montante d’auto-entrepreneurs et d’entrepreneurs lifestyle – exactement ce qui est arrivé pendant les centaines d’années où le capitalisme existait avant que le corporatisme sévère et guindé (en association avec les syndicats) ne devienne la force principale mais faussement « stable » dans notre vie.
C’est pourquoi les entreprises comme Uber sont florissantes. Vous avez d’un côté une main-d’œuvre (les chauffeurs), un logiciel pour la logistique au milieu, et des gens prêts à payer pour cette main-d’œuvre de l’autre côté.
Le PIB des États-Unis et ses start-ups vont commencer à dériver dans la direction d’Uber. À San Francisco, le mois dernier, Uber a effectué trois fois plus de trajets que la totalité des chauffeurs de taxis de la ville.
La vie en entreprise n’a jamais vraiment été stable, aujourd’hui nous en sommes conscients.
Le problème, c’est que pendant que nous sommes tous dans notre petite boîte (et j’ai également été coupable d’y croire pendant plusieurs années), nous avons cessé d’être créatifs, d’avoir des idées et nous nous sommes contentés de prendre des ordres des gardes-chiourmes : chefs, collègues, gouvernement, professeurs, famille.
Nous avons laissé les autres choisir ce qui était le meilleur pour nous au lieu de choisir par nous-mêmes. Si vous laissez quelqu’un d’autre choisir pour vous, vos résultats ne seront pas bons et vous en ressentirez de l’amertume. De mauvaises choses arriveront.
Je ne m’étendrai pas plus sur ce sujet, je fais cela chaque mois dans les Dossiers d’Altucher. J’y discute investissement boursier mais j’explique surtout comment adopter une approche qui vous permette de reprendre votre vie en main pour avoir richesse et abondance au cours des 50 prochaines années.
Une chose à essayer est d’écrire 10 idées par jour. Cela exerce le muscle à idées et, avec le temps cela vous rend cent fois plus créatif que la personne lambda.
Ce peut être des idées pour votre entreprise, des idées pour aider d’autres entreprises, des idées de livres, voire même des idées pour surprendre votre conjoint. Autre astuce : prendre les idées de lundi et les combiner avec les idées de mardi. « La reproduction des idées » est une merveilleuse source de créativité.
Les idées sont la véritable monnaie de ce prochain siècle. Peu importe le dollar, l’or ou les soins de santé. Tout mouvement dans ces domaines ne fera que créer des opportunités pour des gens qui savent quand en profiter.
La clé est de devenir une machine à idées.
On entend souvent dire : « les idées, ça se trouve à la pelle » ou encore « tout est dans la l’exécution ». Ces phrases ne sont pas vraies. Il est difficile de trouver 10 nouvelles idées par jour (essayez) et les idées de réalisation ne sont qu’un sous-ensemble d’idées.
J’allais écrire quelles sont les 10 tendances que je vois venir au cours des 10 prochaines années. Mais cet article est déjà assez long et j’ai déjà partagé avec vous trois tendances très importantes.
Ces tendances sont déjà là, elles affectent déjà profondément notre société. Être prêt à en profiter sera la clé du succès dans les prochaines années.