« Cette boisson de Satan est si délicieuse qu’il serait dommage d’en laisser l’usage exclusif aux infidèles. Nous déjouerons les plans du diable en la baptisant et en en faisant une boisson vraiment chrétienne. » – Pape Clément VIII, pape de 1592 à 1605
L’alcool a joué un rôle central dans le développement de la culture et de la médecine grecques anciennes. Les Grecs vénéraient même Dionysos comme le dieu du vin et les Romains ont plus tard décidé de lui donner le nom de Bacchus.
Pourtant, le monde antique n’a jamais mentionné cette boisson beaucoup plus populaire aujourd’hui consommée régulièrement par environ 90% du monde développé.
Quelle est cette mystérieuse boisson ? Le café !
Pour ce qui est des boissons, le café est la boisson dont la découverte est la plus récente. Il y a encore cinq siècles, le café n’était qu’une baie inconnue des hauts plateaux éthiopiens.
Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans le monde boivent du café, faisant de cette boisson la substance psychoactive la plus largement consommée au monde. [NDLR : d’ailleurs dans son service Alerte Insider, Alexander Green a mis en portefeuille une star dans le domaine du café. En un peu plus de 3 mois, elle affiche une performance latente de + de 15%, pour en savoir plus, continuez votre lecture…]
Comme le fait remarquer l’auteur Michael Pollan, « pour la plupart d’entre nous, boire du café plus ou moins intensément est simplement devenu une conscience humaine de base« . Et il est difficile de surestimer l’impact du café sur la culture et l’économie mondiale. Comme le dit Pollan, le café « a introduit un changement dans le temps mental, aiguisant les esprits… libérant les individus des rythmes naturels du corps et du soleil« .
Bref aperçu de l’histoire du café
Commençons par le nom café… Le mot est dérivé du mot arabe qahwah, qui décrivait à l’origine un type de vin.
La renommée de cette baie méconnue s’intensifie au XVe siècle, période annonçant le début de la commercialisation dans la péninsule arabique du café cultivé en Afrique de l’Est.
Les récits historiques nous racontent que les moines soufis du Yémen ont brassé les premières tasses de café du monde, qu’ils en buvaient pendant les rassemblements religieux pour atteindre des états spirituels supérieurs et que cela les aidait également à rester éveillés pendant les célébrations. Les moines voyageaient à travers le monde en emportant leurs grains de café avec eux.
Les marchands ouvrirent rapidement des cafés dans tout l’Empire ottoman, avant de s’étendre à toute l’Europe au cours du siècle suivant.
Amsterdam – alors un pôle majeur du commerce international – accueillit les premiers cafés d’Europe, ville suivie de près par d’autres centres de commerce, comme Venise. En Angleterre, le premier café ouvrit ses portes à Oxford en 1652, et la tendance se répandit rapidement à Londres. Après quelques décennies, Londres comptait un café pour 200 Londoniens.
L’intérêt croissant pour le café a réveillé Londres de son sommeil médiéval induit par l’alcool. En 1757, lorsque Benjamin Franklin s’installa dans la capitale anglaise, il s’abstint de consommer la bière faible en alcool qui maintenait la plupart des Anglais dans un état d’ivresse perpétuel.
Comme l’écrivait l’historien de la cour James Howell, les effluves matinaux de bière rendaient les apprentis et les commis « inaptes aux affaires ». En revanche, le café – une « boisson revitalisante et civile » – les a aidés à « devenir plus civilisés ».
Rapidement devenu un adepte du café, Franklin a indiqué :
« Parmi les nombreux luxes de la table… le café peut être considéré comme l’un des plus précieux. Il apporte de la gaieté sans intoxication ; et les agréables stimulations spirituelles qu’il occasionne… ne sont jamais suivies d’un sentiment de tristesse, de langueur ou de faiblesse. »
En effet, le café, une fois découvert, a indirectement contribué à alimenter les révolutions scientifiques, financières et culturelles.
Ludwig van Beethoven, Johann Sebastian Bach et Napoléon Bonaparte ont attribué leur succès au café. Auteur de près de 100 romans, l’écrivain français Honoré de Balzac révéla que le café qu’il dégustait chaque jour (50 tasses !) l’avait incité à écrire. Le président Theodore Roosevelt buvait 4 litres de café par jour.
La culture du café
Les cafés sont rapidement devenus des lieux d’échange d’informations et de collaboration. *
Même à leurs débuts, c’était un endroit où vous deviez payer pour un café, mais en échange de ce petit investissement, vous aviez également accès gratuitement aux journaux, livres, magazines et conversations. (Aujourd’hui, vous bénéficiez aussi d’une connexion Wi-Fi gratuite.) Dans les cafés, les esprits dominants de l’époque ont débattu de science, de mathématiques et de politique.
Les cafés sont également devenus une plaque tournante de l’activité commerciale. Les cafés hollandais étaient un élément central de la commercialisation des tulipes dont l’essor remonte au début de l’année 1637.
La célèbre Exchange Alley de Londres était un réseau de cafés où les actions de la South Sea Company et d’autres sociétés éphémères se négociaient. À Paris, la rue Quincampoix a joué le même rôle dans la Compagnie du Mississippi.
Comme l’écrivait l’historien français Jules Michelet, le café est devenu « une boisson sobre, une puissance cérébrale ».
Comme le microscope, le télescope et le stylo, le café est devenu un outil indispensable dans la nouvelle ère de la rationalité.
Il a joué également un rôle vital dans le développement économique des États-Unis.
Le gouvernement américain a aboli les droits de douane sur les importations de café au début du XIXe siècle. Par conséquent, les importations américaines de café ont doublé à chaque décennie entre 1800 et 1850. La disponibilité généralisée de café bon marché a aidé à asseoir les États-Unis au rang de nation de buveurs de café.
Pendant la guerre de Sécession, le soldat moyen de l’Union buvait cinq tasses de café par jour. Au tournant du XXe siècle, les Américains consommaient deux fois plus de café par personne qu’en France et 10 fois plus qu’en Italie.
Café et capitalisme
Le café attire la colère des critiques du capitalisme.
Après tout, le café est un stimulant. En tant que tel, c’est un moyen d’exploiter les employés pour travailler plus dur, plus longtemps.
En 1911, une étude de Coca-Cola a conclu que la caféine dans la boisson agissait comme un stimulant léger pour les performances motrices et cognitives. Par la suite, une étude de Samuel Prescott, alors professeur de biologie au MIT, a qualifié le café de sorte de miracle, car il fournissait une énergie instantanée non sujette à l’appétit ou à la digestion.
Aujourd’hui, les investisseurs peuvent également profiter de cette obsession pour le café.
Starbucks (NASDAQ : SBUX) fait partie des sociétés ayant généré le plus d’argent sur le marché boursier américain au cours des trois dernières décennies. La plus grande chaîne de café du pays est devenue publique le 26 juin 1992, à une époque où le prix de l’action était de 17 $. Un investissement de 10 000 $ ce jour-là aurait rapporté environ 4,8 millions de dollars à la fin de l’année 2021, soit un taux de croissance annuel composé de 23%.
Pour investir dans le café, vous pouvez également acheter un billet négocié en Bourse – un cousin proche du fonds d’investissement – sous la forme du BNB iPath Bloomberg Coffee Subindex Total Return (OTC : JJOFF).
Bon investissement,
Nicholas