Elle a commencé par la perte de plusieurs millions de dollars en une journée. Elle s’est terminée avec la fin de mon mariage.
Quelle année de merde.
J’étais perdu. J’étais parti. J’étais détruit. Ce fut la meilleure année de ma vie.
D’abord, en février, j’ai perdu une énorme somme d’argent. Puis j’ai été traîné en justice. Ensuite, mon mariage a pris fin. Sans parler de malheurs qui me sont arrivés entre-temps.
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À bien des égards, j’ai dû tout recommencer. Tout comme en 1994. En 2000. En 2004. 2008. 2010. Et en 2012. Ce n’est pas que j’étais fauché. Mais repartir à zéro n’est pas une question d’argent.
Il s’agit de se dire définitivement, une fois de plus : « OK, je dois m’assurer que je fais bien mes X, Y et Z. » Il s’agit de suivre mes propres conseils.
J’étais prêt. J’étais déjà passé par là. Je connaissais les étapes déjà franchies à chaque fois.
À nouveau, je devais errer.
La fébrilité
Quelque chose ne va pas. Quelque chose s’est fissuré.
La première fois que j’ai quitté un travail que j’aimais, j’étais tellement déprimé que je ne pouvais pas sortir de mon lit.
Alors j’ai su que je devais partir. Quelque chose était brisé en moi. J’ai démissionné, j’ai créé une entreprise, ma vie a changé à jamais.
Je pense qu’il est important de reconnaître cette fébrilité. De l’accepter. De l’accueillir même.
La recherche
Qu’est-ce que je vais faire maintenant ?
La recherche commence. C’est effrayant et déroutant.
Si une relation se termine, quelqu’un m’aimera-t-il à nouveau ? Quand je quitte un emploi, est-ce que je gagnerai de l’argent à nouveau ? Quand je perds tout mon argent, est-ce que je finirai ruiné ?
Je ne cessais de supprimer tous les « excès » dans ma vie.
De mauvais amis, de mauvaises personnes (qui sont contagieuses et virales), de mauvais emplois, de mauvais investissements. Tous mes biens, toutes mes adresses et mes maisons. J’ai fait le ménage.
J’étais prêt pour ma quête. J’étais prêt à errer.
La déception
Certaines choses ne fonctionneront pas.
En février dernier, lorsque j’ai appris qu’une entreprise dont je faisais partie du conseil d’administration était sur le point de déposer le bilan, j’ai fait tout mon possible pour la sauver.
Mais ça n’a pas marché. Des milliers de personnes ont perdu leur emploi. Beaucoup ont perdu beaucoup d’argent. Je n’ai rien pu faire.
J’ai commencé un roman au début du mois de novembre. Mais la vie s’est mise en travers de mon chemin. Ma vie a été bouleversée. J’ai dû m’arrêter.
Peu importe quelle est votre routine : pratique quotidienne, beaucoup d’argent, l’amour, la famille, les loisirs – la vie est ce qu’elle est.
90% du bonheur vient de nos choix. Seuls 10% dépendent des circonstances.
Celui qui erre s’abandonne aux 90%, pas aux 10%.
Le temps
On nous dit : « Le temps, c’est de l’argent. »
Quelle pitoyable façon de considérer le temps.
J’ai profité d’une de mes amies récemment. Je suis désolé. Elle se proposait de m’envoyer sa note pour effectuer quelques illustrations.
Je lui ai répondu : « OK, dis-moi combien tu vas me facturer. »
Elle m’a envoyé un chiffre. J’ai pu voir son calcul : elle avait proposé un taux horaire, avait calculé le nombre d’heures qu’il lui faudrait et avait multiplié le tout.
Elle n’avait pas assez confiance en elle.
J’ai accepté et je lui ai viré l’argent.
Puis je lui ai dit la vérité. Je lui ai dit qu’elle avait oublié de me faire payer le fait que je l’avais choisie elle, pour ses compétences, pour sa créativité, pour son intelligence.
Je peux obtenir des « heures » de n’importe qui. Je ne peux obtenir sa créativité que d’elle.
Elle aurait dû me faire payer une prime pour les treize années d’efforts qu’elle avait consacrées à devenir la meilleure de son secteur.
Elle baissé les yeux et m’a dit : « Bon sang, je n’y avais pas pensé. » Je n’ai pas rectifié le versement non plus. Au prochain projet.
Non pas que j’aie été un bon professeur ici.
J’étais heureux de payer moins que ce que je pensais qu’elle méritait. Mais je suis heureux de savoir qu’il y aura d’autres projets. Et j’ai confiance en ce que je suis. Je sais que les choses vont s’arranger.
L’angoisse
Lorsque je m’avance pour embrasser une fille pour la première fois, je suis terrifié. Dans 99% des cas, je suis rejeté.
Quand je commence un travail, je sais que ça va finir en bain de sang. Quand je commence un livre, il y a seulement 10% de chances qu’il soit terminé.
Est-ce la bonne décision ? C’est tellement difficile de le savoir.
Quand j’ai créé ma première entreprise, j’ai abandonné tout espoir de passer dans une émission de télévision. J’avais investi 100 heures par semaine pour le faire.
Quand je me suis marié, j’ai acheté une bague de fiançailles, puis je suis entré dans un bar.
Devant mon verre, je me suis dit, en regardant la bague : « Je peux donner cette bague à n’importe qui. Mais je suis sur le point de la donner à ma future épouse. Est-ce une erreur ? »
Deux filles et un divorce plus tard, je suis très heureux de lui avoir donné cette bague. Mais je crois que j’ai eu une crise de panique et que je suis mort cette nuit-là.
Chaque décision est source d’angoisse. Sinon, nos ancêtres auraient été mangés par des lions. La complaisance a tué les hommes des cavernes qui n’avaient pas d’enfant.
La clé est de faire en sorte que l’angoisse d’aujourd’hui vous serve. Puis vous quitte.
L’abandon
Finalement, tout est terminé. Cela n’a pas fonctionné. J’ai divorcé. J’ai perdu mon travail. J’ai perdu mon argent. J’ai pu me refaire.
Chaque année, peu importe ce qui se passe dans votre vie, peu importe à quel point vous êtes « génial », des malheurs surviendront. Ces malheurs ne font pas de vous un être errant. C’est la façon dont vous les abordez qui fait que vous en devenez un.
Un jour, j’ai perdu tout ce que je possédais. Lorsque la banque m’a demandé une adresse, j’ai dû en donner une fausse parce que je n’en avais pas.
Je ne pars pas de zéro. Mais dans mon esprit, chaque jour recommence à zéro. Je fais une expérience. Je m’abandonne au moment présent.
Les mentors
Lors d’une catastrophe qui m’est arrivée, la première chose que j’ai faite a été d’appeler cinq personnes.
La première m’a donné un endroit où vivre. Je n’en avais pas besoin. J’aurais pu avoir mon propre logement.
« Ne t’inquiète pas. Voici les clés. Reste aussi longtemps que tu veux. Tu as besoin d’être entouré. »
La deuxième personne que j’ai appelée me rappelait toutes les heures pour s’assurer que j’allais bien. Elle m’a invité avec ses amis. Pour passer du temps avec moi. Pour me remonter le moral.
La troisième personne que j’ai appelée ne cessait de vérifier que je suivais bien ma pratique quotidienne. Elle énumérait, en comptant sur ses doigts : « Physique. Émotionnel. Mental. Spirituel. »
La quatrième personne que j’ai appelée m’a dit qu’elle veillerait à ce que toutes mes affaires continuent comme prévu.
Et ainsi de suite.
Passez des décennies à instaurer un climat de bienveillance avec les autres. Et par la suite, certaines personnes feront preuve de bienveillance à votre égard.
Comment faire preuve de bienveillance envers les gens ? Commencez par être gentil avec eux. Commencez par trouver des idées pour eux. Dix idées par jour.
Commencez à les présenter les uns aux autres. Commencez à leur donner des conseils constructifs pour leurs projets.
Proposez-leur un endroit où vivre. Proposez-leur un endroit pour qu’ils puissent se reposer, sur le plan émotionnel ou créatif.
Faites-le pendant un an. Faites-le pendant 10 ans. Faites-le pendant 20 ans. Et voyez ce qui se passe.
Ces personnes deviennent vos mentors les plus précieux. Tout comme vous l’avez été pour eux.
Le privilège
Vous finissez par vous réinventer.
Vous avez mené la recherche. Vous avez vécu l’anxiété. Vous avez eu les professeurs. Vous avez compris ce qui est bien ou mal.
Vous avez mis en pratique. Vous avez reconstruit votre énergie. Vous êtes à nouveau en bonne santé. Vous avez surmonté votre anxiété.
Un jour, vous regardez dehors, la lumière inonde la pièce, et vous avez soudain une idée que vous voulez essayer.
Personne ne l’a jamais fait auparavant.
Vous avez écrit 10 idées par jour pendant 20 ans pour finalement arriver à quelque chose que personne n’avait jamais fait auparavant.
En ce moment, j’ai trois ou quatre projets qui m’enthousiasment. Il y a quelques mois, j’avais perdu cette excitation. Maintenant, je suis prêt.
La source
Finalement, vous vous reconnectez à la source. Vous êtes en bonne santé physique, vous vous connectez émotionnellement aux gens, vous êtes créatif chaque jour, vous êtes reconnaissant de la magie qui vous entoure.
Vous vous êtes choisi. Vous travaillez sur vos idées. Elles aident les gens. Elles donnent et les autres reçoivent.
Vous n’êtes encore qu’une goutte d’eau dans l’océan. Mais cela n’a pas d’importance.
La simple goutte que vous êtes commence à faire des vagues.
Les ondes se propagent sur tous les rivages.
Votre quête vous a amené à aider le monde entier, même de façon microcosmique.
Chaque jour, la quête recommence.
Mais chaque jour, je veux être cette goutte d’eau. Pour dériver. Flotter. Me baigner dans le soleil.
Sachant qu’une fois de plus, une tempête va arriver. Je saurai comment y survivre.
Un ami m’a dit : « Ne vis pas la vie comme si tu allais mourir demain, vis-la comme si tu allais mourir dans un an. »
Alors, d’accord. C’est l’année où je vais errer.