L’ONU ne peut pas résoudre le problème de la faim dans le monde (et ne le fera pas)

C’est l’une des histoires les plus marquantes des dix dernières années. Et elle a commencé comme bon nombre d’histoires… Par une intox.

Le gros titre de CNN, qui a depuis été (légèrement) modifié, a provoqué un véritable cataclysme sur Twitter. Elon Musk a répondu au tweet concerné, proposant de donner 2% de son patrimoine à l’ONU… À une condition.

Elon Musk a proposé de vendre l’ensemble de ses actions Tesla (TSLA) sur-le-champ si le Programme alimentaire mondial de l’ONU était en mesure de « décrire sur son compte Twitter comment il comptait résoudre le problème de la faim dans le monde avec 6 milliards de dollars« .

Il a ajouté : « La comptabilité doit se faire de manière totalement transparente, afin que le grand public puisse voir comment l’argent est dépensé. »

Certes, le gros titre de CNN était trompeur ; mais l’histoire aborde de front l’un des thèmes les plus importants de notre décennie.

1. Les Nations unies ne résoudront pas le problème de la faim dans le monde car elles en sont incapables. Quand bien même elles disposeraient de mille milliards de dollars et d’une baguette magique.
2. Nous avons investi sans compter pour prendre un temps d’avance en matière de blockchain, que ce soit en termes de ressources, de temps ou de réflexion.

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L’ONU pèche par manque de transparence

L’ONU regroupe des adeptes de la sophistication, censés trouver des solutions aux problèmes du monde. C’est précisément la raison pour laquelle les Nations unies sont incapables de résoudre le problème de la faim dans le monde.

Dans son livre How to Rule the World, Brian J. Ford explique la relation entre sophistication et complexité, ce qu’il appelle « l’obscurantisme ». Pour faire court : plus la personne censée apporter la solution verse dans la sophistication, plus la solution est complexe (et coûteuse).

La plupart des solutions figurent dans des livres simples – comme Build a Better World in Your Backyard : Instead of Being Angry at Bad Guys par les agriculteurs Paul Wheaton et Shawn Klassen-Koop, adeptes de l’agriculture régénératrice.

Les auteurs, qui ont consacré leur vie à résoudre ces problèmes, expliquent que si 20% de la population mondiale mettait en œuvre les solutions figurant dans le livre, cela permettrait de résoudre les principaux problèmes auxquels le monde est confronté. Ils ajoutent : « Et tout cela sans interpeller les responsables politiques, sans participer à des manifestations, sans signer de pétitions ou sans en vouloir aux personnes à l’origine des problèmes. »

Peut-être ont-ils raison.

Mais les Nations unies sont convaincues que seule une poignée d’experts et de dirigeants politiques prétentieux peut (et doit) trouver des solutions aux problèmes du monde. S’ils avaient toujours plus d’argent et de pouvoir, peut-être y parviendraient-ils. (Le vingtième siècle a toutefois montré les limites de cette approche).

Le problème est que rien ne nous permet de le savoir.

Pour Elon Musk, la solution est (et a toujours été) la transparence. Que la lumière soit ! La transparence nous permettrait d’accomplir au moins la moitié du travail. Quand il s’agit de résoudre des problèmes de premier ordre, les systèmes ouverts sont plus efficaces que les systèmes fermés.

En 2020, le Programme alimentaire mondial de l’ONU a levé 8,4 milliards de dollars, soit 2,4 milliards de dollars de plus que ce dont les Nations unies prétendraient avoir besoin pour résoudre le problème de la faim dans le monde.

Non seulement les Nations unies n’y sont pas parvenues, mais la situation dans le monde est désormais pire qu’elle ne l’était l’an dernier.

Pourquoi ? Personne ne sait. Il est impossible de savoir comment l’ONU dépense cet argent, s’il est utilisé à bon escient ou s’il existe des méthodes plus efficaces. Le problème est que personne ne sait.

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La blockchain fera la lumière sur les solutions institutionnelles

David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, a répondu aux tweets d’Elon Musk en utilisant une rhétorique similaire à celle qu’utilise la Croix Rouge dans ses campagnes de sensibilisation : « Avec votre aide, nous apportons de l’espoir, de la stabilité et nous pouvons changer le futur. »

Elon Musk a réitéré sa demande : « Publiez le détail de vos dépenses pour que les gens voient où va l’argent. La lumière du jour est une chose merveilleuse. »

Certains observateurs accusent Elon Musk d’être un millionnaire déconnecté de la réalité. Peut-être. Cette fois, pourtant, il a raison : la lumière du jour est le meilleur désinfectant.

Cette histoire montre également en quoi la blockchain peut changer les choses, en particulier lorsque cela implique des organismes puissants comme l’ONU.

Comme l’explique Chris Dixon du fonds de capital-risque Andreessen Horowitz, l’avènement des registres transparents et la demande qui soutient cette tendance font que nos institutions ne pourront plus mal agir.

Bien sûr les organisations archaïques s’opposeront à cette volonté de transparence et iront de leurs cris d’orfraie.

Heureusement, les nouveaux organismes accueilleront ce changement à bras ouverts. Et ils seront en mesure régler plus de problèmes qu’ils n’en créeront.