Dans cet article en deux parties, James Altucher va vous présenter quatre tendances majeures qui vont changer la face de notre monde, au XXIe siècle. Bonne lecture ! Et rendez-vous dès lundi pour la suite…
Je crois fermement que la clé de la réussite consiste à conserver son calme à l’instant présent, dans la mesure où c’est ce qui présage d’un lendemain réussi. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut rester planté sur la plage à l’approche d’un ouragan. Vous devez tout de même faire immédiatement tout ce qu’il faut pour assurer votre survie, et entreprendre les démarches qui vous aideront, votre famille et vous, à survivre aujourd’hui et à prospérer demain.
Les tendances qui s’annoncent actuellement ont la force d’un ouragan.
Mon livre Choisissez-Vous est consacré à une grande tendance : la fin de l’Amérique corporatiste, dans laquelle une poignée d’institutions – et ceux qui les dirigent de façon chaotique – sont en train de perdre le pouvoir de décider à votre place ce que vous faites, ce que vous mangez, comment vous vous logez, à quel endroit vous étudiez, avec qui vous vous mariez, de quelle façon vous gagnez votre vie et ce que vous faites pour trouver le bonheur et la paix. Nous savons désormais que cette tendance arrive à son terme.
Pour bien passer le cap de la fin de cette tendance, vous devez développer les compétences d’un artiste/entrepreneur/leader mondial et les utiliser pour vous forger exactement la vie que vous souhaitez. Sans ces compétences, quelqu’un d’autre commencera à choisir à votre place et, au bout du compte, vous devrez vivre avec. Ce n’est pas agréable.
Une tendance reflète la fin imminente d’un certain mode de vie et le début d’un autre. Par exemple, Henry Ford aurait pu dire que l’ère des déplacements à cheval s’achevait, alors que celle de l’automobile commençait.
Quelle que soit la tendance, il y a toujours un groupe de personnes qui s’unit pour se plaindre. Dès qu’il y a un changement, les gens se plaignent et résistent. Certaines personnes disent toujours que « c’était mieux avant ».
Mais vous et moi sommes plus intelligents que ça.
La plupart des tendances que je vais aborder reposent sur deux idées importantes :
- Tout a une fin, et mieux nous nous y préparons, mieux nous pourrons en profiter.
- L’innovation se produit sans cesse. Les humains n’ont pas innové pendant deux millions d’années puis, soudain, avec l’arrivée de l’imprimerie, nous avons commencé à innover à un rythme de plus en plus rapide.
Alors si vous voulez vous protéger de toute éventualité, il vaut mieux vous concentrer sur une tendance qui s’est formée autour de l’un de ces deux faits.
Abordons ensemble sans plus attendre les tendances porteuses du XXIe siècle…
Tendance n°1 : La biotechnologie
Comme vous le savez probablement, les baby-boomers (la génération née après la guerre, entre 1946 et 1964) vieillissent.
Il y a quelques années, 76 millions de baby-boomers ont atteint l’âge traditionnel de la retraite, mais – surprise – ils sont restés actifs. Ils ont continué à jouer au tennis, à faire du parachutisme. Et en raison du contexte économique, beaucoup d’entre eux ont continué à travailler.
Mais énormément de gens ont des soucis, en vieillissant :
- ils souffrent de démence et d’Alzheimer ;
- ils deviennent presbytes ;
- ils connaissent la solitude.
Ils recherchent des traitements cosmétiques pour effacer les veines apparentes sur leurs jambes, ou les tatouages flétris, réalisés dans la douleur lorsqu’ils étaient jeunes, mais qu’ils regrettent désormais.
Ils cherchent un nouveau conjoint si le leur tombe malade ou bien meurt. Leurs enfants ne représentent plus un fardeau financier, et ils peuvent enfin dépenser de l’argent pour voyager, fêter un cinquantième ou soixantième anniversaire de mariage ou célébrer leurs 80 ans.
Lire aussi : Comment trouver sa voie à 50 ans (ou plus) ?
Phénomène classique mais malheureux : en vieillissant nous développons des affections ou des maladies telles que le cancer. Tout le monde, sur Terre, est porteur de cellules cancéreuses. Vous et moi aussi. Parfois, ces cellules s’accumulent tellement que nous ressentons une douleur et allons consulter un médecin qui s’exclame : « Bon dieu, vous n’avez plus que dix mois à vivre ! »
Chaque jour, je pars en quête des nouvelles façons de diagnostiquer le cancer. Les moyens actuels les plus répandus vont être remplacés, tout comme le cheval a été remplacé par les voitures. Les médecins réalisent une biopsie, acte chirurgical au cours duquel ils prélèvent des tissus et du sang qu’ils envoient à un laboratoire. Ensuite, ils vous appellent pour vous donner les résultats que vous attendez fébrilement. Ça, c’est l’ancienne approche.
Chaque jour, je recherche des sociétés capables de diagnostiquer le cancer de façon plus rapide et efficace que ça. Des essais sont menés dans les plus grands centres de cancérologie, dans le monde, permettant de déceler le cancer dans vos selles, vos urines et votre ADN. Je suis tous ces tests de très près. Je me rends dans ces centres. Je demande aux médecins de m’expliquer leur domaine scientifique. Je le fais pour plusieurs raisons. D’abord, si jamais j’ai le cancer, je veux le savoir tout de suite.
Lorsque Steve Jobs a été atteint du cancer, il a décidé de recourir à des méthodes de traitement alternatives. Je n’ai rien contre les approches alternatives. Certaines fonctionnent et d’autres non. Dans son cas, elles n’ont pas fonctionné. Lorsqu’il a passé de nouveaux examens, dix mois plus tard, son redoutable cancer du pancréas avait atteint un stade bien plus avancé.
Que se serait-il passé, s’il avait pu s’évaluer de chez lui, tous les jours, au lieu de subir une chirurgie douloureuse ? Il aurait su très rapidement si les traitements alternatifs fonctionnaient. Avec les examens qui existent actuellement, je suis sûr que Steve Jobs serait encore en vie.
Comment tirer parti de cette tendance ?
Pour commencer, vous pouvez acheter les actions de sociétés qui s’impliquent dans ces nouvelles technologies. Cet article n’a pas pour vocation de recommander des actions, alors je vais laisser certains détails de côté. Vous pouvez rédiger une newsletter dédiée aux dernières technologies. Il existe un marché de près de 100 millions de personnes qui adoreraient en savoir plus sur ces technologies. Vous pouvez utiliser les technologies pour créer d’autres sociétés qui aideront les gens à les connaître.
En 1999, personne ne savait comment évaluer les sociétés de la sphère Internet. Tout le monde voyait très bien que l’Internet allait représenter quelque chose de colossal. Et tout le monde avait raison. Les revenus d’Amazon et Apple n’ont cessé d’augmenter depuis 1999. Idem pour eBay et Priceline. Pendant un moment, il y a eu une bulle autour d’Internet, en termes de fascination et d’introductions en Bourse. Mais aujourd’hui, Facebook a un milliard de clients et Twitter 400 millions d’utilisateurs. Et tout le monde achète des livres ou d’autres produits sur Amazon.com. Le rêve s’est réalisé.
Mais comme nous ne savions pas comment évaluer ces entreprises, une chose étrange s’est produite, à l’angle de Wall Street et de Broad Street. Là, dans un petit bâtiment, celui du New York Stock Exchange, les cours de ces entreprises ont crevé le plafond. Lorsque la société dans son ensemble ne sait pas comment évaluer quelque chose, soit les cours restent dans une zone proche de zéro, soit ils grimpent à l’infini, avant de s’installer à des niveaux justifiés, lorsque les entreprises commencent à engranger des bénéfices et des recettes. À présent, nous savons avec certitude que le rêve de l’Internet n’est pas un fantasme, et nous sommes capables d’évaluer avec plus de précision les entreprises de la sphère Internet.
De même, à l’heure actuelle, personne ne sait comment évaluer une biotech. Au moment où je rédige ces lignes, de bonnes et mauvaises biotechs sont évaluées à des niveaux proches de zéro. Mais un jour, les entreprises de qualité finiront par décoller et suivre une courbe de hausse proche de l’infini, comme c’est le cas de toutes les bulles qui peuvent mettre des années à éclater.
Donc j’investis sur des sociétés qui diagnostiquent le cancer et d’autres qui, selon moi, pourraient diagnostiquer Alzheimer. Je n’aime pas investir sur les traitements, mais j’aime bien investir sur les diagnostics. Je ne touche pas aux traitements car la FDA [NDLR : Food and Drug Agency, l’équivalent de l’Agence Européenne du Médicament] prend 2 Mds$ pour tester un médicament qu’elle peut ensuite rejeter – ce qui n’est pas très juste.
Étant donné le vieillissement de la population, la FDA fait beaucoup plus de mal que de bien, désormais. Mais je m’intéresse à des traitements beaucoup plus naturels. Il est important de savoir que la FDA et le secteur pharmaceutique ont un intérêt personnel à nous faire payer des dizaines de milliers de dollars par an en médicaments, alors que nous pourrions rechercher des traitements plus naturels dont le coût serait infiniment réduit. Donc, on dépense des milliards pour éliminer des informations utiles relatives à de nombreuses maladies.
Tendance n°2 : La surveillance
On vous surveille. Et les gens qui vous surveillent le font de mieux en mieux. Il existe la surveillance directe et la surveillance indirecte. Lorsque vous effectuez un achat ou que vous passez un coup de fil, la surveillance indirecte repère certains schémas et vous catalogue ou non comme terroriste. Personne ne vous demande qui vous êtes tant que ce n’est pas nécessaire.
La surveillance directe fait intervenir les satellites, qui prennent constamment des photos de votre rue et les envoient au gouvernement. Certaines sociétés exercent cette activité. Si vous surfez sur un site de lingerie et allez ensuite lire l’édito du New York Times, que découvrez-vous ? Une publicité pour Victoria’s Secret à droite de l’écran. Cela s’appelle du reciblage publicitaire. Certaines sociétés observent ce que vous faites, puis reciblent des publicités qui vous suivent au gré de votre navigation sur Internet.
Quand vous marchez dans la rue, à New York, certaines sociétés ne se contentent pas de vous observer à la manière d’une caméra, mais regardent également ce que vous faites puis l’analysent. Si vous portez un sac à dos, que vous le déposez au beau milieu de la rue puis repartez, une société tire une petite sonnette d’alarme, quelque part, qui alerte la police.
On vous surveille tout le temps. Et cela ne fera qu’empirer, ou s’améliorer : tout dépend de quel point de vue on se place.
Heureusement, il existe de nombreux moyens de tirer parti de cette tendance : vous pouvez rédiger une newsletter sur ces technologies. Vous pouvez créer votre propre société dans le « secteur de la surveillance » (terme que je n’avais jamais entendu auparavant, mais c’est un marché que l’on estime à plus de 100 Mds$). Vous pouvez acheter une ou plusieurs de ces actions qui ne cessent de prendre de la valeur chaque année. Vous pouvez travailler au service de l’une de ces technologies. Vous pouvez être banquier ou investir dans ces technologies, aussi bien dans le secteur public que privé.
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Intéressant…