Je suis un sociopathe. Ou un narcissique. Ou un arnaqueur. Un faux jeton. Un magouilleur. Un criminel. Un mauvais fils. Atteint du syndrome d’Asperger. L’argent est ma religion. Ou alors, je suis dingue.
C’est une bonne chose que tous les autres soient si parfaits.
De cette façon, une fois que je les ai contrariés, ils peuvent me dire très clairement ce que je suis.
Mon amie a récemment rompu avec son petit ami. « C’était un narcissique », a-t-elle dit.
Et oui, elle m’a expliqué tout ce qu’il a fait et il en avait bien l’air. « Il ne voulait même pas de chien ! Qui est comme ça ? »
« Il n’était pas comme ça quand je suis tombée amoureuse, a-t-elle dit, mais c’est peut-être comme ça que les sociopathes fonctionnent. »
C’est ce qu’on dirait !
Beaucoup de narcissiques et de sociopathes. Tous mes amis sont sortis avec un, ou plusieurs, de ce genre.
La Bible a dit : « Tu ne tueras point. » Elle dit « Tends l’autre joue » ou « Ne jette pas la première pierre » pour dire « Ne juge pas, de peur que tu ne sois jugé« .
La Bible dit aussi que Dieu en voulait à Onan. Quoi ?
Le développement personnel prône : « Sois positif. » Ça a l’air stupide.
La vie est vraiment dure. Vous ne pouvez pas faire semblant d’être positif. Certains jours, la vie, ça craint.
C’est normal d’être triste parfois. Le bonheur n’est qu’une émotion parmi des milliers d’autres.
Lorsque j’ai annoncé que j’avais jeté tous mes effets personnels, les gens m’ont dit de façon mélancolique : « Tu as dû te sentir libéré. »
Non ! Parfois, certaines choses me manquaient. Parfois, j’étais mélancolique. Et j’adore éprouver ce sentiment.
Diversifiez vos émotions pour ne pas dépendre que l’une d’entre elles.
J’ai écrit un logiciel pour diagnostiquer mes amis.
C’était sur quelque chose de tout nouveau appelé « The World Wide Web ». C’était en 1992.
On arrivait sur un site web (il y avait peut-être 100 sites web dans le monde à l’époque) et on remplissait un questionnaire.
On se trouvait face à une série de questions similaires à celles que l’on trouve dans le DSM-III (ou IV, je ne sais plus) [NDR : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux]. Et à la fin, notre profil mental nous était révélé.
Un de mes amis a écrit le logiciel de ce qui est devenu un moteur de recherche de 2 milliards de dollars.
Un autre a écrit un logiciel pour quelque chose que je ne comprends pas et qu’il a vendu 40 millions de dollars. Un autre a écrit un autre moteur de recherche que Yahoo! a acheté pour des milliards.
Mes amis adoraient faire des moteurs de recherche !
Moi, je n’ai fait qu’écrire des logiciels pour faire rire les gens.
Le seul but dans la vie, c’est de vivre. Je veux juste vivre la meilleure vie possible aujourd’hui.
Hier était un brin de mémoire, une bouffée de personnalité. Et demain est le fantôme d’un avenir lointain.
Mes inquiétudes ne sont pas si importantes. Mes peurs. Les gens que j’ai offensés. Les gens qui m’ont offensé. Mais ils essaient de m’attirer dans les abysses.
Nous sommes tous tels des bateaux par une nuit brumeuse. Où est la maison ? Je veux rentrer chez moi.
« Vivre sa vie », c’est essayer autant que possible d’être le phare qui dissipe le brouillard par une nuit brumeuse. Rentrez sains et saufs, bateaux !
Vous ne pouvez pas ramener les bateaux à la maison s’ils font naufrage. Vous ne pouvez pas contrôler les bateaux. Vous ne pouvez pas parler aux bateaux.
Soyez juste la lumière.
Désolé d’être ringard.
Comment puis-je être la lumière ? Ça a l’air prétentieux.
Ne faites rien du tout.
C’est ce que je me dis. Vivre est le seul but de la vie. Posez-vous la question : « Est-ce que je VIS ? » Dans ce cas, vous êtes un phare.
Il faut se concentrer. Je dois me dire : « Ne t’empêtre pas dans les agendas des amis, de la famille, des enseignants, des emplois, du gouvernement, de la culture. »
Sois au courant de l’ordre du jour. Atténue la peur de ne pas respecter ces agendas. Même pour une petite nano-seconde.
Pendant un moment, soyez le phare. Puis réessayez. Et encore une fois.
