Les analystes en investissement sécurisent souvent leurs mises. C’est également le cas des économistes.
Voilà pourquoi Harry Truman ne souhaitait plus s’entourer d’économistes indécis, lassé d’entendre : « D’un côté ceci… mais de l’autre cela… »
La plupart des adultes se rendent compte que l’avenir – même le soi-disant « avenir prévisible » – est flou (au mieux).
Mais aucune personne réfléchie ne pourrait remettre en cause la fin de l’engouement pour les actions mèmes (ou actions « virales », pourrait-on dire), qui était apparu l’année dernière.
Voici ce que j’écrivais dans un précédent article :
« Par le passé, j’ai souvent dit que rien n’est sûr en Bourse. Je réalise maintenant que j’avais tort.
L’effondrement à venir des actions de GameStop (NYSE : GME), AMC Entertainment (NYSE : AMC) et d’autres actions mèmes – qui ont connu des hausses astronomiques cette année – est absolument, complètement, garanti à 100%. »
Vous pourriez imaginer que les gens concernés par cette frénésie seraient ravis et soulagés d’être prévenus d’un effondrement à venir.
Ce n’est pas le cas.
Bon nombre de commentaires publiés sous cet article étaient si incendiaires et profanateurs que mes éditeurs ont dû les supprimer pour éviter d’offenser les lecteurs.
Revenons sur ce qui est arrivé aux actions mèmes et pourquoi – afin de déterminer les enseignements que nous pouvons en tirer.
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Investir dans GameStop : un risque inconsidéré ?
Il y a un an – le 28 janvier 2021 – j’ai écrit une chronique intitulée « The Mind Blowing Rise – and Upcoming Fall of GameStop ».
L’action GME avait atteint un sommet de 483 $, ce jour-là. Mais le 27 janvier 2022, sa valeur a clôturé à 93,52 $, ce qui représente une baisse de 80% comparé à son précédent sommet.
La chute en pourcentage d’AMC et de BlackBerry (NYSE : BB) – également mise en évidence dans mon article – est à peu près similaire.
Oui, la plupart des actions sont en forte baisse, ces derniers temps.
Mais remettons les choses en perspective. Le S&P 500 est toujours en hausse de 16% depuis l’année dernière.
GameStop a généré un rendement inférieur sur le marché de près de 10 000 points de base. (Et cela est largement sous-évalué à ce jour.)
Comme je l’ai souligné dans mon article à l’époque, les spéculateurs habituels qui s’y sont intéressés tôt et ont utilisé les réseaux sociaux pour faire grimper GameStop (et les autres) à la suite d’une liquidation forcée classique étaient intelligents et ingénieux.
C’était une stratégie risquée – mais efficace.
Cependant, les individus qui ont continué à acheter les actions d’un revendeur en difficulté implanté dans les centres commerciaux même après l’évaluation étaient complètement détachés de la réalité… Ils ont persisté même après que la société se soit débarrassée des actionnaires avec une offre secondaire massive… même après que des initiés aient vendu pour des millions de dollars de leurs propres actions… et même après la disparition des fonds spéculatifs et des vendeurs à découvert… À quoi pensaient-ils ?
Pensaient-ils vraiment ?
Certains sont sortis tôt, bien sûr. D’autres ont continué d’investir bien trop longtemps. Et certains espèrent et prient encore aujourd’hui.
Je ne pense pas que le terme « dumb money » (littéralement « argent stupide ») soit adéquat pour ce dernier groupe. Si ce n’était pas politiquement incorrect, j’utiliserais l’expression « argent attardé ».
Se sont-ils rendus dans une boutique GameStop récemment ? Ont-ils vu à quel point les magasins sont vieux et délabrés ? Ont-ils remarqué le peu de clients qui s’y trouvaient ?
Faites un détour par votre boutique Apple locale à titre de comparaison.
C’est le jour et la nuit.
Il y a deux leçons capitales, autour de cette situation…
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Deux enseignements à tirer de la mésaventure GameStop
La première est d’investir en fonction des chiffres, non des antécédents.
Les investisseurs en actions expérimentés examinent les ventes, les bénéfices et les marges de l’entreprise, l’état du secteur et la qualité de la concurrence pour analyser les perspectives commerciales à court et à long terme d’une société.
Ils ne tombent pas dans le piège du « Rien n’est perdu ! » ou du « Toujours acheter. Ne jamais vendre ». C’est le langage du battage médiatique.
La seconde leçon à retenir ?
Vous avez de bien meilleures chances d’atteindre vos objectifs financiers à long terme si vous évitez les pièges évidents.
Comme tous les investisseurs, j’ai eu ma part d’investissements ratés. Mais j’ai pris des risques intelligents et j’ai limité mes pertes.
Je n’ai jamais perdu un centime dans la bulle Internet, la bulle immobilière ou la bulle boursière des actions mèmes. Je me suis mis en quatre pour avertir les lecteurs sur chacun d’entre eux.