Nous aimons tous nous considérer comme rationnels et objectifs et, à bien des égards, nous le sommes. Nous ne partons pas pour un long trajet sans vérifier le niveau d’essence dans le réservoir ; nous avons conscience que l’électricité sera coupée si nous ne réglons pas nos factures.
Pourtant, personne ne peut être pleinement objectif tout le temps. Nos actions et nos opinions sont teintées de divers biais cognitifs. Ceux-ci peuvent nous nuire dans le domaine de l’investissement, rendant nos objectifs financiers plus difficiles à atteindre.
Vous voulez augmenter vos revenus ? Portez une attention toute particulière à ces trois biais cognitifs…
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L‘effet de récence
Les investisseurs ont une forte propension à croire que ce qui s’est passé dernièrement sur les marchés se produira à nouveau.
Cela peut être bénéfique pour les adeptes de tendance à court terme (d’où le vieil adage : « Faites confiance à la tendance »).
Mais c’est une erreur de croire que les marchés continueront de grimper tout simplement parce qu’ils sont en hausse, ou qu’ils continueront de baisser car la tendance est à la baisse.
Les investisseurs agissent souvent de manière trop complaisante face à la hausse du marché, alors que leurs craintes s’intensifient dès lors que le marché part à la baisse.
Il est important de comprendre que le marché peut changer – et changera – souvent de direction soudainement et sans prévenir.
Pensez au premier trimestre de l’année dernière… Les actions ont rapidement perdu un tiers de leur valeur, puis – presque aussi brusquement, dans une course folle qui a duré un an et demi – le marché a doublé.
Les investisseurs avisés suivent une approche à contre-courant. Ils réduisent les risques liés aux actions lorsque le marché atteint de nouveaux sommets et augmentent leur exposition lorsqu’il atteint de nouveaux seuils critiques.
Ce schéma s’appelle l’allocation tactique, une technique très efficace.
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Le biais politique
À l’âge adulte, nous développons, pour la plupart d’entre nous, des opinions politiques assez tranchées. Celles-ci ne peuvent que façonner nos attentes concernant l’avenir, mais c’est une erreur de laisser vos convictions politiques guider votre portefeuille d’investissement.
J’ai dit à mes amis conservateurs de ne pas renflouer les actions lorsque Barack Obama et Joe Biden ont été élus et j’ai dit à mes amis progressistes de ne pas renflouer le marché lorsque Donald Trump fut nommé à la Maison-Blanche.
Pourtant, pour beaucoup de gens, cela est difficile.
Par exemple, Paul Krugman, chroniqueur au New York Times, avait prédit une calamité financière si Donald Trump était élu en 2016, postant même ceci le soir des élections :
« Cela ressemble vraiment maintenant au président Donald J. Trump, et les marchés plongent. Quand peut-on s’attendre à une amélioration ?… La réponse de premier ordre est ‘jamais’… Nous assistons très probablement à une récession mondiale, sans fin à l’horizon. »
Cela ressemble plus à un type qui hurle à l’autre bout du bar qu’à un économiste lauréat du prix Nobel.
Ne vous méprenez pas ! Politiques commerciales, réglementations, taxes, dépenses gouvernementales et nouvelle législation… Tout cela affecte la croissance économique, la confiance des consommateurs, les investissements des entreprises, les bénéfices des entreprises et – en fin de compte – le cours des actions.
Mais le commerce l’emporte sur la politique.
Historiquement, les marchés étaient prospères sous les administrations à la fois démocrates et républicaines. Vos investissements demeurent importants, peu importe le parti élu.
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Le biais de négativité
C’est le biais cognitif le plus puissant de tous – et le plus dommageable pour les investisseurs.
Chaque seconde de chaque jour, nous recueillons beaucoup plus de données que notre cerveau ne peut en traiter. Dans la mesure où rien n’est plus important que notre survie, notre amygdale – le système d’alerte précoce du cerveau – donne la priorité aux choses qui pourraient nous nuire.
Des études montrent que nous portons une attention dix fois supérieure aux nouvelles négatives qu’aux nouvelles positives.
Et les médias le savent.
Les journaux, les émissions d’information financière, les sites web et les blogs ont un rapport de 17 pour 1 entre les histoires négatives et les histoires positives.
Les histoires négatives sont beaucoup plus susceptibles d’être vues et partagées avec d’autres. Et un plus grand nombre de téléspectateurs ou de lecteurs signifie plus d’argent publicitaire et des bénéfices plus importants, pour le média en question…
Par conséquent, les médias font un travail formidable pour rendre les gens anxieux, en colère et effrayés.
Comment cela vous aide-t-il à évaluer les risques et les opportunités sur le marché ? Cela ne vous y aide pas.
C’est nocif, en fait.
Pourtant, l’ingéniosité humaine, l’innovation technologique et les marchés des capitaux sont à l’origine d’énormes progrès au fil du temps, qui nous permettent de vivre mieux et plus longtemps. La situation d’une grande majorité d’individus dans de nombreux pays s’améliore de diverses manières.
Cela ne signifie pas, bien sûr, que les choses s’améliorent pour tout le monde partout, en permanence. Si c’était le cas, nous ne parlerions pas de progrès, mais de miracle. Les choses ne s’améliorent pas, par exemple, pour la plupart des hommes et des femmes au Venezuela, en Haïti et en Afghanistan.
Mais d’une manière générale, les individus du monde entier ont une espérance de vie plus longue, une plus grande sûreté, plus de richesses et de libertés.
Alors suivez les tendances, pas les gros titres.
Si vous savez reconnaître les nombreux points positifs et gardez vos biais cognitifs sous contrôle, votre portefeuille d’investissements – sans parler de votre vie, en général – en profitera à coup sûr.