Sait-on vraiment pourquoi certains Américains s’enrichissent et la plupart des autres non ?
Oui, on le sait.
La plupart des Américains qui possèdent un patrimoine d’un million de dollars, ou plus, ne sont pas venus au monde dotés d’un QI de génie, n’ont pas bénéficié d’un excellent réseau relationnel ni hérité de beaucoup d’argent.
Plus de 80% d’entre eux ont suivi les mêmes principes qui ont fait leur preuve, en matière de création de richesse. Et ces principes, bien que méconnus de la plupart des gens, sont faciles à comprendre par tout être doté d’une intelligence moyenne.
Vous pourrez en savoir plus dans Le millionnaire d’à côté : les étonnants secrets des riches Américains, de Thomas Stanley, et The Next Millionaire Next Door: Enduring Strategies for Building Wealth [NDLR : uniquement disponible en anglais] qu’il a co-écrit avec Sarah Fallaw.
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Les pauvres et les riches sont-ils si différents ?
Pourtant, certains détracteurs – surtout ceux qui affirment que la création de richesse est surtout une question de chance, de bon gènes ou de bonnes relations – affirment que le travail de Stanley et Fallaw n’est pas valable en raison d’un « biais des survivants » [NDLR : cela consisterait à surévaluer les succès en se concentrant sur les sujets qui ont réussi mais qui sont en réalité une exception statistique] sur l’argument que, sur le plan financier, « gagnants » et « perdants » ont les mêmes habitudes, en fait, mais que Stanley et Fallaw ne l’ont pas remarqué car leurs recherches se sont concentrées uniquement sur les riches.
On peut démontrer que cette affirmation est fausse, à deux exceptions près.
Identifions tout d’abord les habitudes de la plupart de ceux qui se constituent un patrimoine.
Dans Le Millionnaire d’à côté, Stanley a établi une liste de sept caractéristiques répandues chez les millionnaires partis de rien.
- Ils ont choisi la bonne activité.
- Ils vivent en dessous de leurs moyens.
- Ils répartissent efficacement leur temps, leur énergie et leur argent de façons propices à la constitution d’un patrimoine.
- Leurs parents ne les ont pas soutenus financièrement.
- Ils croient que l’indépendance financière est plus importante qu’afficher un statut social élevé.
- Leurs enfants adultes sont autonomes financièrement.
- Ils sont doués pour cibler les opportunités de marché.
Très majoritairement, les individus qui réussissent sur le plan économique font des choix et adoptent des habitudes propices à la création et à l’accumulation de richesse.
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Les bonnes habitudes pour être riche
Parmi ces habitudes figurent notamment l’intégrité, l’optimisme, l’ambition, la persistance, la résilience et un esprit économe.
Bien entendu, un grand nombre de personnes ayant un modeste – ou aucun – patrimoine en fin de vie, possèdent également ces vertus. Mais dans la plupart des cas, soit ils n’ont pas réussi à développer les compétences permettant de gagner plus d’argent, soit ils ont voulu vivre au-dessus de leurs moyens.
(Par exemple, si vous versez 5 500 $ par an sur un plan d’épargne retraite Roth IRA (aux États-Unis) – soit 458,33 $ par mois - et que cela ne vous rapporte pas plus que le rendement annuel moyen de 10% sur l’indice S&P 500, vous aurez un million de dollars, exonéré d’impôt, au bout de 30 ans).
Est-il possible que quelqu’un qui suit la voie traditionnelle de la création de richesse – en maximisant ses revenus, en réduisant ses dépenses, puis en épargnant et investissant religieusement la différence – ne soit pas riche plusieurs dizaines d’années plus tard ?
Je dirais que non, à deux exceptions près.
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Ce qui pourrait vous détourner de la richesse
La première, ce sont les gens qui ont été détournés de cette voie par des circonstances malheureuses ou inévitables. Peut-être la guerre, par exemple. Ou bien ils ont eu un accident ou une maladie handicapante. Ou simplement parce qu’ils se sont mariés avec la mauvaise personne. (Un divorce peut transformer très rapidement un patrimoine de 1 M$ en 500 000 $, ou de 10 000 $ en 5 000 $, d’ailleurs).
Ces gens étaient sur la bonne voie – et le sont peut-être encore – mais en ont été détournés, au moins temporairement, par des circonstances indépendantes de leur volonté.
L’autre exception, ce sont les personnes qui font tout très bien – s’informent, travaillent dur, payent des impôts, épargnent avec assiduité, etc. – puis torpillent leurs portefeuilles d’investissements, ou bien les confient à quelqu’un d’autre qui s’en charge.
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Ne confiez pas votre argent à n’importe qui
L’autre jour, par exemple, j’ai fait une partie de tennis avec quelqu’un qui entre dans cette catégorie.
Il vient d’un milieu modeste, à New York, et a créé sa propre entreprise, travaillé dur pendant des dizaines d’années, réussi financièrement puis pris sa retraite il y a dix ans.
Il est allé voir une grande société de courtage, a dit à son nouveau conseiller que l’argent qu’il lui confiait était le fruit d’une vie de travail et que c’était tout ce qu’il possédait. Son objectif d’investissement était le suivant : obtenir un modeste rendement tout en préservant son capital.
Son courtier lui a dit qu’il comprenait totalement, puis il a placé la totalité du portefeuille dans des titres structurés qui lui permettaient de profiter de la hausse de l’Indice S&P 500 et de bénéficier d’une garantie du capital.
Cela semblait raisonnable. Après tout, l’indice S&P 500 est un investissement de type blue chip et diversifié. Avec cette garantie du capital, qu’est-ce qui pouvait bien mal tourner ?
Dans ce cas, à peu près tout.
L’émetteur et le garant de ces titres était Shearson Lehman. Et lorsque la société a fait faillite à la vitesse de la lumière, pendant la crise financière, les titres ont rapidement perdu toute leur valeur.
Mon ami n’a récupéré qu’un quart de son argent, des années plus tard. Il a poursuivi le courtier et reçu une indemnisation représentant la moitié de son investissement initial. Son avocat lui en a pris la moitié.
En me racontant son histoire, il a secoué la tête en disant qu’il était toujours à la retraite mais que son train de vie ne représentait qu’un quart de ce à quoi il s’était attendu.
Cette histoire est loin d’être la seule.
Beaucoup de conseillers financiers ont torpillé les portefeuilles de leurs clients. Des dizaines de milliers d’autres personnes se sont infligées un hara-kiri financier.
C’est toujours déchirant.
Il n’y a pas pire tragédie financière que perdre les économies de toute une vie à l’approche de ses vieux jours.
Voilà pourquoi il est toujours important de se concentrer autant sur les risques que sur les opportunités.